Que penser de ces affirmations? Vraies ou fausses ?

  • A - Il faut préconiser des petits modules pour les débutants.  VRAI ou FAUX ?
COMPLÈTEMENT FAUX ! Sachez que la notion de « peur » et donc de la prise de risque sont quasi-inexistantes chez l’enfant et l’adolescent. De ce fait, l'enfant développe plus rapidement son apprentissage et la découverte des modules. Par ailleurs, les pratiquants appliquent la technique du mimétisme ou de la rétro-propagation-neuronale. En d’autres termes, nous reproduisons inconsciemment la gestuelle et la posture des pratiquants leaders, ayant une bonne maîtrise et/ou un style original. Une aide, ô combien précieuse, dans les disciplines peu encadrées !
  • B - Il faut éviter les petits modules et opter pour des modules larges et hauts. VRAI ou FAUX ?
VRAI. Connaissez-vous l’effet toboggan ? Voici le principe : plus votre module est large et haut, plus il offre de surface de glisse en cas de chute. Sachant que, comme pour une voiture, le pratiquant se déplace pendant sa chute, si votre module est trop petit, la chute finira sur l’enrobé et souvent à 90 ° par rapport au sol. Parce que votre module est large et haut, la pente du module va permettre d’amortir cette chute verticale en proposant au pratiquant un angle de chute incliné. En plus, la largeur du module rassurera le pratiquant qui se laissera tomber plus facilement dans la pente. Interrogez des pratiquants et demandez leur quelle est leur impression lorsqu’ils pratiquent sur un quarter de 2,40 puis 4,00 mètres de large. La réponse vous la devinez déjà, n’est-ce pas ?
  • C - Les petits quarters permettent de mieux descendre des courbes. VRAI ou FAUX ?
En fait, il faut réfléchir comme lorsque vous apprenez à jouer au tennis, à l’âge de 10 ans. Votre professeur ne vous fait pas jouer en fond de cours pour votre première leçon. Vous jouez près du filet. Et bien sur un skatepark, il s’opère la même approche. Le débutant prend ses repères en bas de la courbe et progressivement évolue de plus en plus haut en ressentant la notion de « drop » (descente) dans une courbe, jusqu’à atteindre la plateforme. De plus, il suffit que vous disposiez d’une fun box (module de saut avec une courbe, un caisson et un plan incliné pour la réception), le débutant s’exercera en prenant la courbe à contre sens (hauteur souvent située entre 0.80 et 1.00 mètre de haut) ce qui lui donnera un niveau intermédiaire. Tout ça nous montre qu’un module peut s’utiliser de différente façon et permettre un bon apprentissage. Les lanceurs doivent permettre la prise d’élan, la hauteur conventionnelle se situe à au moins 1.50 mètre de haut. Ne visez pas en dessous.
  • D - Il faut privilégier de bonnes largeurs pour les modules. VRAI ou FAUX ?
VRAI. Si vous consultez la norme NF 14974:2006 +A1:2010, certains modules peuvent avoir de très petites largeurs, ce sont  « les fameux modules de découvertes ».
Rappelez-vous que la norme est conçue par différents acteurs et notamment beaucoup de constructeurs de skateparks qui ont une rentabilité à atteindre. Il n’est donc pas difficile de comprendre que les réalités commerciales incitent plus d’un fabricant à vous expliquer cette norme comme elle l’arrange. Pour bien comprendre la réalité de la pratique et de ce besoin d’avoir des modules larges, prenons un exemple :
De nombreux débutants exécutent rapidement leur première rotation horizontale (360°) en prenant leur appel en milieu d’éjecte. Il n’est pas rare de constater que le débutant va se décaler lors de son saut. Avec la vitesse, un décalage de 10 centimètre au décollage peut engendrer un décalage à la réception de près d’un mètre à gauche comme à droite. Où pensez vous qu’atterrira ce pratiquant ayant pris son appel au milieu d’une éjecte d’un module de 1.20 mètre de large ? Amplifions la chose, sachant qu’un bmx a un empattement de près d’1.50 mètre, prenons le même exemple et cherchons ensemble la largeur minimale pour permettre à notre débutant d’effectuer sans soucis sa rotation. Oui ! Vous calculez bien, ce module devrait avoir une largeur comprise entre 2.00 et 3.00 mètres de large. Ces décalages sont très fréquents pour les rollers et bmx. Merci, pour eux, d’anticiper ce risque en favorisant de bonnes largeurs.
  • E - Le bois est le matériau préféré des pratiquants ! VRAI ou FAUX ?
Il est vrai que le bois est la référence en matière de surface de roulement pour les pratiquants, mais il a, malheureusement, ses limites pour les skateparks extérieurs. Même les essences comme les Moabi et Makoré dont la densité est deux fois supérieures aux ctbx marine extérieur, ne résistent pas plus 2 à 3 ans en extérieur (état de surface délaminé). Néanmoins, les pratiquants ont su apprécier de nouvelles surfaces de roulement comme l’aluminium, qui réduisent les coûts d’entretien et favorisent la longévité de votre skatepark.
  • F - Les skaters, rollers, trottinettes et bmx utilisent les mêmes modules ! VRAI ou FAUX ?
Cela arrangerait bien des personnes, et en premier lieu les pratiquants. Certains fabricants ne maîtrisant pas les rouages de ces disciplines vous affirmeront qu’il n’y a pas de différences entre les discipline. Voici quelques notions à bien connaître. La technique de saut du skater est le Ollie. Elle consiste à frapper de l’arrière du skate (le tail) sur la surface de roulement d’un module. Le point d’impact est obtenu beaucoup plus rapidement et simplement sur une pente droite (plan incliné) que dans une courbe qui implique une position plus verticale et plus difficile à tenir.
Si vous comprenez ce principe vous devriez comprendre pourquoi les skaters évoluent plus sur des plans inclinés que dans des courbes. Cette notion n’est pas une règle absolue et notamment pour les skaters pratiquants la rampe. Néanmoins, ce principe de plans inclinés représente une bonne généralité. Pour les barres à slide carrées, de par leur largeur elles contribuent à mieux caler les trucks des skaters.
Et pour les rollers et BMX ? Leur technique de saut est similaire. Avez-vous remarqué que les rollers et bmx se présentent de face sur les modules et utilisent, également, la même technique de saut ? Le pompage est de ce fait plus facile dans des courbes, ce qui vous permettra de noter que rollers et bmx ont des besoins quasi-similaires en terme de hauteur de module et de largeur.
Pour appréhender ces sports, vous pouvez donc considérer trois disciplines et associer assez facilement deux d’entre elles (roller et bmx) mais en vous disant qu’il y a toujours des exceptions à ces grandes tendances. Les trottinettes utilisent les même supports que le Bmx.
  • G - Un skatepark c’est comme tout autre équipement sportif. Cela n’a pas besoin d’évoluer. VRAI ou FAUX ?
En fait, ce n’est pas le skatepark seul, qui a besoin d’évoluer, ce sont les pratiquants et le skatepark.
Il faut bien s’imaginer que pratiquer le skate, la trottinette, le roller et le bmx c’est toujours faire progresser son niveau de pratique. Et la pratique c’est l’acquisition de nouvelles techniques. Les techniques s’obtiennent, certes par l’entraînement, mais aussi par les équipements dont vous disposez. Un skatepark doit donc évoluer en même temps que les techniques s’acquièrent.
N’investissez donc pas une fois pour toute pensant que vous n’aurez jamais plus à y revenir. Investissez progressivement en validant avec les pratiquants les modules qui leur permettront d’acquérir leurs nouvelles techniques. Vous comprenez donc qu’il ne faut pas restreindre, dès le départ, la superficie allouée à votre skatepark. On peut aller très loin, comme cela, pensez-vous. Oui et c’est tout l’intérêt de nos disciplines. Mais il y a des substituts temporaires, comme se déplacer sur d’autres skateparks pour, à défaut d’investir chaque année dans de nouveaux modules, garder l’engouement de vos pratiquants. Une autre solution est de reconfigurer votre skatepark. De nouvelles lignes et trajectoires apportent, dans certains cas, de nouvelles techniques. Il y a aussi l’offre reprise 3R SKATEPARKS EXCHANGE™ qui, selon conditions de vente, vous permet de changer de modules.