3R Skateparks

Les usagers des skateparks (en skate, roller, trottinettes et bmx) débordent d’énergie. Il suffit de les regarder évoluer sur les modules ou bien si vous n’en avez pas, de regarder l’état de votre mobilier urbain.
Néanmoins, toute passion a ses limites. Aussi, il est bien de comprendre ce qui peut lasser et faire de votre skatepark un endroit boudé par les pratiquants.
  • A - Comment devient-on pratiquant ?
Il serait prétentieux d’énoncer toutes les raisons tant elles peuvent être différentes et variées. Tout d’abord, on ne naît pas pratiquant ! On le devient par choix et par envie. Il y a bien évidemment la recherche de sensations fortes, d’adrénaline, l'envie de repousser ses limites.
Les usagers  sont parfois demandeurs de changement. Vos pratiquants sont peut-être demandeurs de changement, d’originalité ; d’esprit d’équipe (sans forcément faire allusion à l’esprit d’équipe sportive) ; des envies de se différencier et d’exister autrement que sous la forme la plus connue du sportif bien sage. Observons l’évolution de nos disciplines en commençant par étudier comment à évolué le « look » du pratiquant : il est très facile pour des initiés de reconnaître un pratiquant même sans sa « board » (skateboard) ses « blades » (ses rollers) ou son « bike » (son bmx). Savoir reconnaître un pratiquant c’est aussi s’intéresser à ses besoins. Et l’une des attentes fondamentales c’est de pouvoir se renouveler.


  • B - Changer, se renouveler, voyager... contribue à garder l’enthousiasme
Nous vous l’avons expliqué, il ne suffit pas d’installer quelques modules hors sol (ni de réaliser un skatepark intégré)  pour satisfaire des pratiquants. En effet, un beau skatepark c’est enthousiasmant, mais pendant combien de temps ? Rapidement, la lassitude s’installe.
Comment y remédier ? Avec des techniques très simples, finalement ! Avant de penser modules et skatepark, il faut extrapoler plus loin que la demande d’équipement des usagers. En fait, il est bien de construire ce projet avec une dimension sociale et humaine, trop souvent, oubliée par les acteurs du projet skatepark (pratiquants, élus, clubs, association, fabricants de skateparks...). Nombreuses sont les municipalités qui ont installé des skateparks croyant pouvoir remédier au risque qu’occasionne une pratique en ville, dans les rues, sur les trottoirs... Elles mesurent vite que leur décision ne porte pas ses fruits, sauf en réprimandant, peut-être.
Prenons un exemple comme le football ou le rugby, des sports dits "de masse" et populaires. Ces sports sont encadrés par de grandes fédérations aux moyens colossaux qui leur proposent des entraînements et des championnats officiels, avec à le clé des titres comme champion de France, champion du Monde... Vous savez, maintenant, que les pratiquants ne revendiquent pas un esprit de sportif dans une majorité des cas. Par contre, ils apprécient le fait de mettre en place des rencontres telles que des « contests », des festivals, des « jams » , des « roads trip ». Que ce soit pour un sportif ou un pratiquant de sports urbains, les priver de rencontres nouvelles, c’est vous condamner à rendre caduque votre projet.
De ce fait, pour toute personne passionnée, il faut d’une manière ou d’une autre, pouvoir la « nourrir » en ce sens où elle a besoin de nouveauté, de changement, d’apports... et les événements sont l’une des meilleures « nourritures » qui puissent exister. Vous pouvez aussi faire appel à des pratiquants de haut niveau ou des « teams » professionnelles (équipes). Leur venue sera riche d’échanges et d’émotions. Résultats : c’est un super « dopant » qui redonne l’envie de pratiquer encore et toujours.

  • C - Les solutions sont très souvent à porter de main.
Les événements impliquent des moyens humains, financiers et techniques. Que vous vous déplaciez ou que vous les organisiez. Il n’est donc pas donné à tous de pouvoir recourir aux événements.
C’est pourquoi, vous pouvez réagir, simplement, au niveau de votre collectivité. Tous les pratiquants ne sont pas demandeurs de déplacements, de contest, festivals, jams, roads-trip . Ils veulent, parfois, pouvoir disposer de moyens à leur portée. Les clubs et associations permettent de disposer de moyens, de subventions, d’aides... Vous pouvez les encourager à se constituer en collectif sous formes de clubs et associations, pour mieux se faire entendre de tous.

  • D - « Celui qui a des idées mais qui ne pas les exprimer n’est pas plus avancé que celui qui n’en a pas » 
Ce proverbe de Montesquieu nous rappelle qu’il n’est pas toujours simple, lorsque l’on est un pratiquant, de communiquer sur son projet.

Voici quelques idées, à l'attention des jeunes porteurs de projets pour communiquer son projet :

- Créer un dossier reprenant vos idées, le distribuer à vos élus, la presse locale et spécialisée.
- Créer un site Internet ou un blog pour que vous puissiez partager avec le maximum de personnes et de manière durable, vos projets, vos déplacements, vos événements...
- Une nouvelle fois, créer une association est un bon moyen de réunir des gens et de partager des idées.

Chacun d’entre vous dispose de savoir-faire qu’il pourra mettre au service de l’association.
La démarche la plus simple est de prendre contact  avec sa mairie qui dispose souvent d’un service jeunesse. Expliquez-lui clairement avec l’aide de votre dossier votre projet. Répartissez-vous les rôles (un membre de l'équipe présente l’idée, un second les moyens, un troisième le budget...) cela donne encore plus de crédit à votre engagement auprès de vos élus.
Avez-vous crée un site internet ?
Si votre municipalité dispose d’un site Internet, il peut être un relais pour promouvoir le vôtre. Si vous n’en n’avez pas, rappelez-vous qu’il peut faire l’objet d’un projet à présenter à votre municipalité. Une autre idée de plus en plus répandue est la création de Blog. Il existe de nombreuses aides liées à la mise en place de projets par des jeunes. Il en existe une toute particulière que nous avions obtenue en 1997 pour notre tournée VOLONTOUR lorsque nous étions en association. Elle s’appelle le Défi-Jeunes . Si vous disposez d’un service Jeunesse ou tout simplement du soutien de l’animateur (trice) jeunesse, il ou elle vous aidera à communiquer auprès des revues et sites spécialisés, du bulletin municipal... Vous voyez que, finalement, communiquer c’est une affaire de rencontre et d’écoute.

  • E – Votre skatepark a-t-il évolué depuis le premier jour ?
Sachez que reconfigurer votre skatepark (changer de place vos modules) est un événement en soi. Nous l’avons vu précédemment, se renouveler est une des conditions pour que vos pratiquants s’accomplissent.
Sachez que de nouvelles lignes de pratique contribuent à redonner de l’attrait et de l’engouement à pratiquer un skatepark. Avec votre service technique et le conseil de votre fabricant de skatepark, n’hésitez pas à déplacer les modules, de concert avec les usagers. Ils ont certainement plus d’une idée pour optimiser le « flow » (la pratique, les lignes, les couloirs de circulations) sur votre skatepark. Vous pouvez aussi penser à investir dans de nouveaux modules pour dynamiser et redonner de l’engouement auprès des pratiquants. Souvenez-vous que la pratique du skate, du roller et du bmx est conditionnée par un élément déterminant : L’EVOLUTION . Vous avez raison de vous dire qu’un skatepark n’a pas de fin en soi. Mais finalement, c’est ce qui fait tout l’intérêt de nos disciplines. Il nous reste encore bien des choses à expérimenter et pour cela, seuls de nouveaux équipements le permettent.